Saphènes accessoires
Si les saphènes accessoires représentent un élément clef pour expliquer les récidives post-chirurgicales, elles participent aussi à l’apparition des varicosités post-éveinage.
Il est dès lors essentiel de distinguer avec précision saphène principale, saphènes accessoires et collatérales.
A ce titre, deux caractères majeurs différencient une veine saphène antérieure d’une veine collatérale antérieure de cuisse (ou écharpe de cuisse) : la structure pariétale et la topographie.
La paroi d’une veine saphène comporte une media épaissie. On parle de paroi « de type saphène ». Une veine saphène (de l’arabe « çafin » : « qui se manifeste ») possède une paroi assez régulièrement épaissie. Une paroi qui « se manifeste » surtout à la palpation, ce qui rend l’examen clinique d’autant plus important pour repérer les veines saphènes accessoires.
En revanche, une veine collatérale antérieure présente une paroi plus fragile. De ce fait, son aspect sera variqueux, tortueux, avec une alternance de zones très ectasiques à paroi mince et de zones plus rigides à paroi épaissie.
D’un point de vue topographique enfin, une veine saphène antérieure demeure relativement rectiligne et proche de la veine saphène principale.
Plusieurs types d’abouchement des veines saphènes accessoires sont rencontrés (Figure 30). Elles peuvent se jeter dans la crosse de la veine saphène principale (A), directement dans la veine fémorale en dessous (B) ou au-dessus (C) de la crosse, voire dans une veine collatérale de la crosse (D ).
Lorsque la veine saphène accessoire se termine dans la crosse saphène interne (Figure 31), il est peu probable qu’elle passe inaperçue sauf si son abouchement siège à la jonction saphéno-fémorale.
La veine saphène accessoire peut s’aboucher directement dans la veine fémorale commune sous la crosse saphène et indépendamment d’elle (Figure 32). Cette configuration illustre la nécessité impérieuse d’une dissection de la veine fémorale commune.
Ce type d’abouchement direct dans la veine fémorale commune peut également s’effectuer à distance de la crosse saphène interne (Figure 33).
Situé ainsi au-dessus de la fosse ovale, ce mode de terminaison se placera en dehors du champ de vision du chirurgien. Une telle veine saphène accessoire pourra induire une pathologie variqueuse qui évoluera de façon autonome. Elle pourra encore alimenter un territoire de varicosités à la cuisse ou à la jambe. On proposera essentiellement une sclérothérapie qui débutera par le point le plus haut situé.
Enfin, toujours à distance de la crosse saphène interne, la veine saphène accessoire se termine parfois dans une veine collatérale de la crosse, par exemple une veine honteuse externe (Figure 34). Si celle-ci communique avec une veine intrapelvienne, tout un réseau variqueux pourra être réalimenté de façon indépendante d’une éventuelle néocrosse saphène interne.
Pour en savoir plus
Benhamou A.C. La maladie variqueuse, Arnette Ed., Paris, 1990.
Griton Ph. Que penser des voies de drainage des télangiectasies. Ouest Med, 1985, 38: 603-7.
Vin F. Anatomie du système veineux des membres inférieurs. Artères et Veines, 1983: 383-7.