Collatérales de drainage cutané
Les collatérales qui assurent le drainage cutané des régions situées au-dessus du pli inguinal comprennent, de dehors en dedans:
- la veine circonflexe iliaque superficielle qui draine la région trochantérienne,
- le tronc des veines sous-cutanées abdominales (ou épigastriques) qui naît de la réunion des vaisseaux abdominaux, notamment périombilicaux,
- le tronc des veines honteuses externes superficielles dans lequel se jettent les veines des régions pubiennes et génitales.
Dans 75 % des cas, les collatérales s’abouchent directement dans la crosse de la veine saphène interne. A côté de cette disposition classique, trois modes d’abouchement peuvent être rencontrés (Figure 23)
- abouchement direct dans la veine fémorale commune (A) au-dessus de la crosse saphène (1 %) ou latéralement (9 %),
- abouchement dans l’angle saphéno-fémoral (B) en arrière de la crosse et en avant de l’aponévrose (6 %),
- abouchement direct dans une veine saphène accessoire (9 %) (C).
Quand l’abouchement s’effectue directement dans la veine fémorale commune, le piège le plus fréquemment rencontré est celui d’une veine sous-cutanée abdominale qui se jette latéralement dans cette veine. Une dissection chirurgicale suffisante peut contourner cette difficulté.
Plus rarement (1 %), la collatérale s’abouche au-dessus de la crosse saphène interne (Figure 24). Il est alors plus difficile de la repérer. Une récidive par cette voie n’est cependant possible qu’en cas de communication avec le réseau intrapelvien ou lorsque règne une hypertension dans le réseau ilio-fémoral.
L’abouchement peut s’effectuer dans l’angle saphéno-fémoral. Sur la figure 25, la veine circonflexe iliaque superficielle se termine sous la jonction saphéno-fémorale, en arrière de la veine saphène interne. Elle peut ainsi passer inaperçue en étant masquée par la crosse saphène interne. Des récidives post-crossectomie pourront survenir si la ligature n’est pas réalisée au ras de la veine fémorale commune, là où siège la dernière valvule ostiale.
Enfin, les collatérales peuvent aussi se jeter dans une veine saphène accessoire (Figure 26). Les veines saphènes accessoires constituent une cause fréquente de récidives post-éveinage et de varicosités (Cliquez ici). Ce risque est d’autant plus important qu’elles recevront des collatérales et que celles-ci sortiront du champ de vision du chirurgien. Nous décrivons ici (Figure 26) une disposition où le tronc saphène principal reçoit un tronc sous-cutané abdominal obliquement en haut et en dedans ainsi qu’une veine honteuse externe superficielle. L’artère honteuse externe inférieure, branche de l’artère fémorale, s’infiltre dans l’angle saphéno-fémoral. La veine saphène accessoire reçoit, indépendamment de la veine saphène principale, une veine circonflexe iliaque superficielle. Celle-ci perfore le fascia lata à distance de la fosse ovale, donc probablement en dehors du champ de vision de l’opérateur. S’il existe une communication entre cette veine ciconflexe et le réseau profond, la veine saphène accessoire pourra être réalimentée à distance de la crosse.
Pour en savoir plus
De Simone J.G., Brizzio E. Étude du confluent veineux saphéno-fémoral par échotomographie. Phlébologie, 1988, 41: 449-60.
Kosinski C. Observations of the superficial venous system of lower extremity. J. Anat, 1926, 60 : 131.
Von Lantz T., Wachsmuth W. Praktische Anatomie, Springer Ed., Berlin, 1959, I.