Topographie générale
Plutôt que d’individualiser une veine perforante dont la situation n’est pas toujours aussi précise et constante que celle décrite par l’auteur dont elle porte le nom, on préférera définir des groupes de veines perforantes (Figures 57 et 58). Le plus souvent, un seul élément de ces groupes verra son calibre augmenter de façon pathologique.
Des groupes de veines perforantes, on retiendra essentiellement :
- les veines perforantes terminales hautes (A) qui font communiquer la veine fémorale superficielle avec la portion terminale de la saphène interne ou de ses veines accessoires (tiers supérieur de la cuisse);
- les veines perforantes périnéales (B) qui mettent en relation les veines latéro-utérines et ovariennes du réseau hypogastrique avec les branches du tronc saphène interne, ses branches postérieures, ou encore avec le réseau saphène externe par l’intermédiaire d’une veine de Giacomini;
- les veines perforantes terminales basses (C) qui relient la veine fémorale superficielle au réseau saphène interne du tiers moyen de la cuisse (tronc principal, ses veines accessoires ou collatérales);
- les veines perforantes de Dodd ou veines perforantes du canal de Hunter (D) qui unissent la veine fémorale superficielle au réseau saphène interne du tiers inférieur de la cuisse (tronc principal, ses veines accessoires ou collatérales);
- les veines perforantes de Boyd (E), trait d’union entre le réseau saphène jambier de la région sous-condylienne et les troncs poplité ou tibiopéronier;
- les veines perforantes jumelles internes (F) qui assurent la communication des veines intramusculaires du muscle jumeau interne avec le réseau saphène jambier (tronc principal, reticulum du mollet, branches postérieures). Ces veines perforantes représentent parfois une voie de communication indirecte avec le système saphène externe, par exemple avec la veine polaire inférieure qui chemine dans le muscle jumeau interne;
- les veines perforantes de Cockett (G) entre les veines tibiales postérieures et les branches postérieures saphéniennes, notamment la veine de Léonard;
- les veines perforantes; péronières (H) reliant les veines péronières aux branches antérieures saphéniennes;
- les veines perforantes des régions rétro – et sous-malléolaires (I) qui réalisent un pont entre les veines plantaires et les branches saphènes et marginales.
D’un point de vue physiopathologique, la survenue de lésions cutanées est d’autant plus probable, fréquente et redoutable que les veines perforantes impliquées sont plus distales. A ce titre, les veines perforantes de cuisse sont le plus souvent incriminées dans des récidives postthérapeutiques, celles de Boyd dans l’apparition de varicosités après traitement, les veines perforantes jumelles dans des thromboses extensives et, enfin, celles de Cockett dans des troubles trophiques cutanés.
Pour en savoir plus
Dodd H., Cockett F.B. The pathology and surgery of the veins of the lower limb. Churchill Livingstone Ed., 2nd Edition, 1976.
Van Limborgh J., Banga D.A., Meijerniks C. Démonstration d’un modèle anatomique des veines de l’extrémité inférieure. Phlébologie 1961; 14: 175.